DEFAITE DE CHERBOURG CONTRE LILLE

Le premier match de la saison des Dogues et des Bleus fut bel et bien un match amical. Point de grands enseignements à retirer d’un côté comme de l’autre, mais juste à souligner des constats auxquels on pouvait s’attendre: la marge est substantielle entre la L1 et le National; l’ASC version 2008-2009 demeure un chantier à constituer…mais après seulement cinq jours d’entraînement, pouvait-il en être autrement.

Il régnait hier à Colombelles un air de “grand soir”: accès strictement réglementés, presse en nombre et tribune pleine, la cité suburbaine Caennaise, d’ordinaire accoutumée aux joutes de 3è division de district, bénéficiait ce samedi d’une singulière promotion en accueillant deux formations au standing d’un tout autre accabit.

Un doux air de reprise

Lille contre Cherbourg, Ligue 1 contre National, l’affiche avait en effet de quoi séduire…Il n’en demeurait pas moins que cette rencontre ne constituait, pour l’une et l’autre équipe, qu’une première séance de rôdage, rien d’autre qu’une simple base de travail finalement.

Passées les chaleureuses retrouvailles entre Rudi Garcia, l’ex entraîneur Dijonnais, et ses homologues Cherbourgeois qui le reçurent il y a quatre ans maintenant à Postaire avec un tact incitant à la reconnaissance, le coup de sifflet initial pouvait être donné, libérant deux équipes aux contours radicalement différents selon les périodes. “On devrait être mieux en première mi-temps, avait signalé Noël Tosi à l’orée de la rencontre, car les joueurs qui vont la disputer se connaissent mieux, la plupart évoluait déjà ensemble la saison passée. Cette composition est à priori plus équilibrée que celle qui sera alignée en seconde période”.

Prévisions confirmées par la réalité du terrain. Avec Catherine dans les buts, Bleusez et Aubriot en défenseurs latéraux, Barré et Heurtaux en centraux, Lugier-Inkango-Gambillon et Hérauville devançant une attaque Sylla-Mangara, les Bleus, sans totalement faire jeu égal avec leur rival, n’ont guère dépareillé. Hormis une première frappe de Bastos (2′) facilement captée par Catherine, les Manchois cadenacent idéalement au milieu, et se permettent deux escarmouches par la paire Sylla-Mangara tout d’abord qui, au terme d’un cafouillage dans la surface, ne parvient à frapper en direction des buts de malicki (6′). Puis à la 13″, quand Sylla, auteur de débuts prometteurs, reprend un centre de Inkango d’une tête piquée qui échoue de peu hors du cadre Lillois.

Mirallas au dessus du lot

Bien en place, le bloc Cherbourgeois n’est jamais pris à défaut par des Nordistes aux automatismes encore nettement balbutiant. Pour porter le danger sur les buts de Catherine, les hommes de Garcia ont recours au talent individuel de leurs attaquants, au premier rang desquels Kevin Mirallas, doué d’une aisance technique sans commune mesure sur le terrain. A la 24′, il déborde côté droit sur 50m, passant en revue la défense bleue, avant de voir son centre en retrait renvoyé dans la précipitation aux 6 m. Les pensionnaires de Ligue 1 se font dès lors plus pressants mais Bastos, à deux reprises, (28′et 37′), puis Mirallas (43′), manquent successivement de réussite. Mangara (35′), avait bien dans l’intervalle fait passer quelques frissons dans la défense blanche, les derniers d’ailleurs, mais ce devait être bien insuffisant pour inverser la tendance: le LOSC avait pris les choses en main , ce monopole devenait effectif dans les arrêts de jeu de la première mi-temps quand Bastos adressait un centre millimétré pour Fauvergue qui déposait sa tête piquée hors de portée du gardien Bas Normand (1-0, 46′).

Bien plus laborieux en seconde période

L’ASC avait bien jusqu’alors résisté, s’évertuant à pousser au plus loin chacune de ses velléïtés offensives. Elle devait ensuite, ainsi que l’avait prédit le coach et revue d’effectif obligeant. se perdre en repères collectifs. Gibert prenait place dans les buts, Inez (rassurant pour sa première à l’instar de Heurtaux) et Kambou se chargeaient cette fois de l’axe de la défense, Bleusez (bientôt remplacé par Hérauville) et Guyonnet prenaient les côtés. Dechenne-N’Diaye-Mounkala prenaient place au milieu, devant une paire d’attaquants entièrement nouvelle, Revert-Durand. Les Dogues, eux aussi, procédaient à des changements dans les mêmes proportions, et, si la seconde mi-temps allait confirmer la supériorité des mieux cotés, elle confinait aussi la majeure partie du temps à l’ennui.

Hazard faisait distinguer sa pointe de vitesse mais ne franchissait pas l’obstacle Gibert (49′), puis Yanes sollicitait à son tour le second portier des Bleus d’une demi-volée (60′); deux occasions sans réel liant dans le jeu, pour le moins imprécis. Les Ascistes, pour leur part, subissaient plus qu’auparavant l’impact physique des hommes de Garcia au cours d’une période où se seront seulement distingués Kambou et Inez, derrière, et par quelques prises de balle audacieuses, Revert devant. Ces trois là n’empêcheront pas néanmoins Makiese d’aggraver le score pour Lille, lorsque, lancé en profondeur par Debuchy, ce dernier anticipait la sortie de Gibert aux 9 m d’une subtile balle piquée, (2-0, 83′). Pour le reste, rideau.

“Ce match m’a permis d’apprendre beaucoup de choses, remarquait Noël Tosi. J’ai pu voir des joueurs qui avaient l’envie de bien faire face à une opposition de premier ordre. Les recrues m’ont dans l’ensemble satisfait et je pense que l’on est déjà plus en place que l’année dernière à la même époque. Il faut maintenant attendre quinze jours, trois semaines, pour voir où nous en sommes réellement. Mais après seulement cinq jours d’entraînement, l’ensemble a été globalement bon“. Rendez-vous maintenant vendredi, face aux réservistes Caennais, afin de mieux cerner l’évolution des progrès bleus.

Feuille de match

ASC 0- Lille 2

Buts: Fauvergue (46′), Makiese (83′)

300 spectateurs

Les équipes: ASC 1ère mi-temps: Catherine, Aubriot, Heurtaux, Barré, Bleusez, Inkango, Gambillon, Hérauville, Lugier, Sylla, Mangara

2è mi-temps: Gibert, Bleusez (Hérauville, 78′), Kambou, Inez, Guyonnet, N’Diaye, Dechenne, Mounkala, Miranda, Revert, Durand. Entr: Noël Tosi

Lille: Malicki, Beria, Rami, Franquart, Tafforeau, Cabaye, Balmont, Bastos, Obraniak, Mirallas, Fauvergue.

2è mi-temps: Oukidja, Vandam, Lebbimi (Benzerga, 71′), Chedjou, Emerson, Hazard, Debuchy, Dumont, Frau, Yannes (Makiese, 81′), Youla (Zyng, 81′). Entr: Rudi Garcia